Le 24 mai 2010
Le 6 mai dernier, cinq organisations syndicales (FSU, CGT, Solidaires, CFDT et UNSA) ont appelé à une journée de grève et de manifestations interprofessionnelles pour exiger la priorité à l’emploi stable, à l’amélioration des salaires et du pouvoir d’achat, la réduction des inégalités, la réorientation de la fiscalité vers plus de justice sociale.
Concernant les retraites, la FSU, la CGT, Solidaires, la CFDT et l’UNSA ont, ensemble, considéré que « l’emploi "en quantité, en qualité et qualifié, reconnu et valorisé" » est « une source de financement incontournable pour assurer le devenir et la pérennité de notre système de retraites » et qu’une « plus juste répartition des richesses, la réduction des inégalités, l’égalité entre les femmes et les hommes au travail s’imposent aussi pour garantir à tous un bon niveau de vie à la retraite. » Elles ont réaffirmé que « l’âge légal de départ en retraite à 60 ans doit être maintenu. »
La crise économique mondiale connaît de nouvelles péripéties, façonnée et nourrie par la finance et une spéculation sans frein. Des milliards d’euros ont été donnés aux banques, en même temps que le gouvernement développait un discours idéologique sur les coûts prétendûment dispendieux de la fonction publique et des services publics. La situation grecque vient de démontrer que c’est l’ensemble de la zone Euro qui, aujourd’hui, était la proie de la spéculation.
Cette crise, ce n’est pas celle des salariés. C’est tout le contraire ! Dans les vingt-cinq dernières années, la part du PIB qui revient aux salaires a baissé de dix points, au profit du capital. Moins la part du Produit intérieur brut qui revient aux salaires est importante, et plus la dette publique s’accroît, devenant un objet de spéculation.
Pour la FSU, la réponse à la crise et à ses effets est bien du côté d’une répartition plus juste des richesses. Et certainement pas du côté des politiques d’austérité qui ne peuvent qu’aggraver la situation et dégrader les conditions de vie des salariés !
Le gouvernement a publié, dimanche 16 avril, son document d’orientation sur la réforme des retraites. Celui-ci relève d’une opération idéologique autant que d’un coup de communication destiné à faire passer l’idée qu’il n’y a pas d’autre possibilité que d’allonger la durée de cotisation. La traduction pratique du choix gouvernemental ainsi présenté, c’est qu’il faudra travailler plus longtemps pour espérer une pension décente.
A part cela, ne vous inquiétez pas !
L’argument avancé est, sans surprise, le vieillissement démographique qui met en péril le système de retraite. A part travailler plus longtemps, point de solution. Toute piste qui ouvrirait la voie d’un répartition plus juste des richesses est tout bonnement écartée. Les arguments de compétitivité, de coût du travail sont à nouveau resservis, sans grande nouveauté de ce côté là... Au fait, à ce propos, juste une petite question : la spéculation c’est de la compétitivité ?
Il est pourtant possible de lire différemment les données brutes fournie par le Conseil d’Orientation des Retraites, car la lecture catastrophiste, idéologique, du gouvernement n’a d’autre but que de démobiliser, sinon désespérer. En 2050, il est raisonnable d’envisager que le PIB aura doublé. En 2010, la part du financement des retraites, c’est à peu près 13% du PIB (soit 260 milliards). En 2050, cette part serait de 18% (720 milliards). Pour la FSU, cette augmentation est largement supportable économiquement : cela reviendrait à affecter le quart des gains de productivité et d’envisager une augmentation des cotisations de 0,375 point par an.
Sans compter qu’à ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, ce sont les conditions quotidiennes de travail qui sont dégradées et autant d’emplois détruits. Chacun l’aura compris, les bonnes intentions du document gouvernemental n’ont d’autre fonctions que d’enjoliver à bon compte.
Pour le SNASUB la FSU, pas question d’accepter un allongement de la durée de cotisation ! La retraite à 60 ans, à taux plein, après 37,5 annuités, et avec un taux de remplacement de 75 % du dernier traitement.
Tous ensemble en grève et en manifestation pour faire reculer le gouvernement !
Voir en ligne Les manifestations en Bretagne