(Toutes blessent, la dernière tue !)
Le 18 octobre 2009
Notre belle et bonne administration s’est dotée il y a quelques lustres de « directions des ressources humaines » ; il s’agissait nous disait-on alors de sortir d’une gestion purement hiérarchique et quantitative pour accéder à une nouvelle ère marquée par le souci du bien-être des individus et par une « individualisation » du parcours professionnel.
Ceux qui ont cru à cette révolution copernicienne ont dû tomber de haut depuis où se sont endormi dans la plénitude accomplie d’une illusion anesthésiante. En réalité les conditions de travail des personnels de l’ASU, comme des ITRF ou des bibliothécaires, des services académiques, des université ou des EPLE se sont nettement aggravées au fil des années. Ceci tient principalement en deux causes, liées l’une à l’autre.
D’une part la politique constante des suppressions de postes n’est pas sans conséquences sur le stress subi au travail, sur le volume en accroissement constant des tâches à accomplir, sur la modification même de la qualité du traitement des dossiers confiés aux collègues. Ceci se traduit dans les faits par des horaires qui s’alourdissent ou par une accélération de la cadence de travail, par une plus grande distance prise par rapport à l’usager du service public auquel on n’a plus le temps de consacrer les minutes pourtant nécessaires à une bonne compréhension de l’action publique. Le phénomène est général et vous pouvez le vérifier vous-même dans vos démarches quotidiennes auprès des services.
D’autre part les « réformes » qui sont administrées au service public sont dictées par une volonté permanente de baisse des coûts et deviennent de ce fait chaotiques puisqu’elles traduisent en solutions non pérennes des modes de fonctionnement imaginés en dehors d’une analyse des besoins.
Tout d’abord dénoncer l’état de fait et se battre pour arrêter l’hémorragie de postes, ensuite ne pas cautionner une politique en gageant d’hypothétique gains indemnitaires sur des suppressions d’emplois, refuser les regroupements de services, s’opposer à l’augmentation de la taille des agences comptables et dire haut et fort que le service public n’est pas une charge mais le gage d’un fonctionnement social équitable .
C’est le sens de l’action du SNASUB-FSU qui n’oublie jamais que les conditions de travail constituent un enjeu à la fois pour la santé et le bien-être des personnels et pour l’efficacité de leur action.
Leur dégradation est pire que l’érosion du temps, elle mine insidieusement ceux qui n’en ont pas conscience, elle participe de cette pathologie existentielle qui nous rapproche inexorablement d’un terme dont on devrait pouvoir exiger qu’il ne soit pas prématuré.